Société de l’autisme et des TED de Laval – Collecte de fonds
Comment avez-vous commencé à recueillir des fonds pour l’autisme?
Mon neveu, qui est également mon filleul, souffre d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Aujourd’hui âgé de 28 ans, il est peu fonctionnel et ne parle pas. J’ai pu observer durant sa croissance les différentes étapes d’apprentissage et d’adaptation que sa famille a dû traverser, et j’ai constaté à quel point ses parents se sentaient impuissants. Lorsqu’il était petit, il y avait peu de renseignements et de ressources, et aucun centre pour les enfants (pour donner un répit bien mérité d’une journée ou deux à ses parents). De plus, les écoles régulières étaient peu adaptées aux besoins de cette clientèle. Lorsque mon neveu était enfant, il a été admis à l’École Peter Hall, destinée aux élèves qui souffrent d’un TSA. Comme toute école, elle a besoin de ressources et de fonds pour mieux aider ses élèves. J’ai saisi toutes les occasions de trouver des dons pour l’école Peter Hall, en particulier auprès de mes anciens employeurs lorsqu’ils changeaient leurs ordinateurs ou leurs fournitures de bureau. Un automne, mon église a organisé une vente de charité et ce fut un grand succès : les gens adorent les livres à un dollar. Par la suite, j’ai créé une petite librairie avec les invendus dans le sous-sol de mon église, à l’aide d’étagères données par un ancien employeur – et c’est ainsi que tout a commencé! Aujourd’hui, je gère plus de 2 000 livres. L’église double tous les montants que je recueille. Nous avons d’abord fait des dons à l’École Peter Hall, puis à Société de l’autisme et des TED de Laval. L’objectif était de soutenir l’école ou le centre que mon neveu fréquentait.
Comment la Société de l’autisme et des TED de Laval aide-t-elle les familles?
Mon neveu vit avec ses parents, qui se consacrent entièrement à ses moindres besoins. Il se rend dans un centre géré par la Société de l’autisme et des TED de Laval cinq jours par semaine. Ce centre est une vraie bénédiction pour ses parents et lui! Il adore s’y rendre, ce qui est merveilleux si l’on considère que les autistes dépendent très fortement de leur routine. Le centre prévoit un ratio d’un moniteur par groupe de deux ou trois jeunes qui présentent des capacités similaires. Il permet à mon neveu de socialiser avec d’autres personnes que sa famille dans un environnement sécuritaire, calme et agréable. Durant une journée normale, il peut faire des activités sur table (p. ex. bricolage et artisanat, casse-têtes, enfilage et jeux de société simples), participer à de courtes activités culinaires, écouter de la musique, passer du temps dans la salle multisensorielle, utiliser un tapis roulant ou un vélo stationnaire, jouer à la balle et faire une promenade dans le quartier. Mon neveu s’y sent très à l’aise et il y est traité avec respect et compassion, ce qui permet à ses parents d’avoir l’esprit tranquille et un peu de répit. Lorsqu’il est à la maison, ses parents doivent sans cesse le surveiller pour s’assurer qu’il ne sorte pas de la maison, qu’il mange quelque chose d’inapproprié ou qu’il se blesse d’une manière ou d’une autre. Ils sont physiquement et mentalement épuisés par la vigilance extrême dont ils doivent faire preuve; c’est pourquoi ils ont besoin d’aide.
Pourquoi l’engagement communautaire vous tient-il à cœur?
Je suis chanceuse d’avoir des enfants qui n’ont pas de tels défis à surmonter. Lorsque je peux faire quoi que ce soit pour aider, je le fais avec plaisir. La vente de livres se passe très bien : les gens sont réceptifs et heureux de pouvoir aider. Il leur importe peu de donner un dollar par livre et ils veulent souvent donner encore plus, parce qu’ils savent que l’argent sera remis à une bonne cause.
Avez-vous fait face à des défis depuis que vous tenez cette librairie?
À un certain moment, j’ai reçu tellement de dons que les livres occupaient une bonne partie de l’entrée de l’église, ce qui représentait un risque en matière d’incendie étant donné la grande quantité de papier accumulée. J’ai dû faire un grand ménage et en donner à une friperie, à une maison de retraite et à des écoles de mon quartier. Ce fut agréable parce que ça m’a ouvert d’autres portes et permis de faire connaissance avec plus de gens dans ma collectivité.
Qu’avez-vous appris de cet engagement?
L’engagement communautaire suscite des discussions et rassemble les gens. Les enfants qui visitent la librairie sont excités de faire de nouvelles découvertes. Les gens qui nettoient leurs maisons m’offrent d’apporter des boîtes de livres. C’est un cercle où chacun peut donner et recevoir. L’ouverture des gens m’impressionne. Ils sont heureux et fiers de pouvoir améliorer la vie d’autrui. Même si au départ on pense agir pour une seule personne, on se rend rapidement compte que d’autres personnes de notre collectivité connaissent un enfant autiste ou ont un proche qui en est atteint. Elles comprennent les défis et la cause, et sont animées du même désir d’aider. C’est un sentiment incroyable que de savoir qu’on peut soutenir une cause qui touche tant de gens et que tous ensemble, on peut faire une réelle différence.